Présidence de la communauté des villes Ariane

Rencontre avec Laurent ROMEJKO

J.L.B.Infos

 

Nous avons rencontré Laurent ROMEJKO, le présentateur de France 2, dans sa ville de jeunesse, aux Mureaux, dans les Yvelines, à l'occasion d'une conférence sur le fonctionnement des satéllites météorologiques METEOSAT et les secrets de la météo decryptés. L'animateur de France Télévision a présenté cela en toute simplicité, ne cachant pas quelques secrets de ce secteur quotidien mais méconnu...

 

Laurent Romejko aux Mureaux - Mai 2011 - Photos JL Benoit

Une visite dans le cadre de la Présidence de la communauté des villes Ariane

par la ville des Mureaux...

Laurent Romejko durant sa conférence © Photo JL BENOIT

Après un repas à La Terrasse à Meulan, près des bords de Seine, Laurent ROMEJKO était accompagné de sa mère, qui habite Les Mureaux, et du Maire, François GARAY.

Le présentateur de la météo est aussi l'animateur de l'émission "Des Chiffres et des Lettres", et de Télématin lorsqu'il remplace William LEYMERGIE.

Diplômé de l'Ecole Supérieure de Journalisme de Paris, il nous rappelle avoir débuté comme stagiaire à France 2, sa mère confiant qu'il se vouait alors à être commissaire de police...

Nous avons apprécié sa conférence découverte sur la météo et les satellites dans le cadre de l'année de l'espace, thème culturel retenu par la ville des Mureaux en 2011.

Dans la salle du cinéma Frédéric DARD, on se replongeait ce soir là sur le satellite Spoutnik en 1957, les premières images américaines du 1er avril 1961, qui nous paraissent aujourd'hui bien sommaires alors qu'elles avaient fait notre émerveillement à l'époque. Ce sont aujurd'hui des photos animées, comme celle prise au-dessus de la terre avec un cyclone sur l'arc des Caraïbes ; le progrès est étonnant et nous n'avons pas oublié la date du 1er décembre 1977, journée durant laquelle le premier satellite europeen Meteosat nous amenait ses premières images en noir et blanc, couronnant de succès ce progrès technologique.

Laurent Romejko en interview avec notre partenaire Reportage Vip et l'équipe d'RVVS

et avec JL Benoit de PRESSadom © Photos Wes

Voici le résumé de quelques unes des questions-réponses de cette conférence :

Quelles images nous ont été présentées, elles sont significatives...

" J'ai gardé l'image du 23 mars 2011 car on avait une image en haute définition où la France était complètement dégagée de tous nuages, seule la neige sur les Pyrennées et les Alpes, comme en Espagne : C'est relativement rare, d'habitude il y a au moins la Bretagne, ennuagée" dit-il avec humour pour détendre l'atmosphère ! Il nous présentait ensuite plusieurs autres images : "En 2010 des nuages au-dessus de l'Islande qui ont paralisé les vols aériens, une image très nette de la Sicile avec l'éruption de l'Etna, le détroit de Gibraltar et un vent de sable sur l'Afrique du Nord..."

Donnez-nous les caractéristiques de ces images satellites ?

"Aujourd'hui, on fonctionne non plus avec des objectifs mais des capteurs, ceux-ci sont capables d'envoyer des informations numérisées qui permettent de reconstituer une carte de la situation du globe toutes les 15 minutes auparavant c'était toutes les deux trois heures... Le parcours des satellites météo est assez complexe, les images parcourent 110 000 km du satellite jusqu'à l'Allemagne, puis jusqu'à Toulouse et à Paris. Je vais vous donner un petit secret, à France Télévision nous avons un logiciel qui permet d'extrapoler entre deux images une image de simulation, plus fluide, entre deux envois. Cette extrapolation est tout à fait fiable et c'est celle-ci que nous utilisons. Les produits météos sont aussi beaucoup utilisés pour l'énergie, permettant d'augmenter ou de diminuer la production d'électricité, c'est aussi utilisé dans les transports..."

Comment utilisez-vous ces images dans votre métier ?

"Pour commenter le résultat, c'est tout d'abord quelquechose de très précis et de sûr, une aide formidable pour le présentateur. Auparavant on observait le temps avec les boites en bois figurant sur les bas côtés des routes, aujourd'hui on peut prévoir en rentrant toutes les données ce qu'il y aura dans les prochaines heures, avant on tenait le relevé de températures par des gens deux à trois fois par jour un peu partout. Ces points d'observation existent encore sur le globe et sur les océans mais cela a été pour le météorologiste une véritable révolution avec une vue réelle de ce qui se passe dans un pays ou sur un océan."

Quel constat de progrès avec vous enregistré ?

" L'informatique a amélioré considérablement le métier de prévisioniste et le travail du présentateur météo, il y a trente ans on n'était encore sur un Commodore 64 et cela relevait plus du bricolage..."

Quel est l'avenir pour les satellites de nouvelles génération ?

" Il y a eu dernièrement un appel d'offres et c'est Thalès qui a remporté le marché, il sera fabriqué à Cannes, c'est un cocorico 100 % de maitre d'oeuvre français comme pour MSG2 . Le MSG3 devrait être mis en place pour 2018 mais la fin de préparation pour 2016, avec de nouveaux capteurs, un bilan radiatif de la terre, quelle quantité du soleil arrive sur terre et quelle quantité renvoit la terre, réchauffement ou pas : MSG2 sert déjà à ce type de mesures mais celles-ci seront renforcées... Puis une utilisation des images en HD et un rapprochement des distances de prises de vue, on est actuellement capable de zoomer à 1 km de haut, ce sera certainement encore mieux dans le futur, il est possible techniquement aujourd'hui d'arriver à 2,5 m, je pense qu'on restera néanmoins pas aussi près."

Comment fonctionnez-vous pour la météo ?

"A France 2 on est relié à Météo France et on a cinq ordinateurs qui tournent en même temps avec les mêmes données, ils font chacun leurs précisions et on voit ensuite les résultats avec une échelle de 1 à 5. On annoncera toujours la prévision avec la moyenne de trois à quatre, nous n'avons jamais eu 5 résultats identiques sauf en cas d'anticyclone bloquant la prévision. Aujourd'hui, on peut faire des prévisions jusqu'à dix jours, même plus mais celles-ci on ne les donne pas, il faut rester sur des probabilités on ne peut rien assurer de certain. Il reste encore une part humaine dans tout ça et c'est tant mieux !"

Auriez-vous une anecdote à nous raconter ?

"Un jour j'ai eu une communication avec quelqu'un qui s'est dit de Météo France qui nous a demandé des précisions sur la situation de notre satellite indiquant qu'un Soyous risquait de nous arriver, j'ai trouvé curieux car Meteosat n'est pas sur la même orbitre, il m'indiquait qu'un cosmonaute russe avait obstrué l'objectif de notre satellite, c'était le 1er avril, il me demandait de vérifier l'image... J'ai joué un peu le jeu mais ça semblait un peu gros, en fait c'était Jean-Yves LAFESSE qui faisait un gag !"

Quel est le sort des satellites après leur durée de vie?

" En 2007 on en comptait 5500 dans l'atmosphère donc ça commence à saturer là haut. Il y en a actuellement environ 2500 en fonction qui tournent, sur différents orbite, pas tous au même endroit mais parfois il peut y avoir collision, c'est arrivé en 2009 entre un russe et un américain, des chocs parfois inévitables ; leur durée de vie est de 7 à 10 ans, parfois un peu plus, ils peuvent être utilisés à titre de secours. Ensuite, c'est un véritable parking, une casse même... Cela représente beaucoup d'objets qui partent en morceaux ; c'est l'une des missions internationales de gérer ce qu'il se passe là haut dans l'espact, avec différents projets de destruction dont un par des rayons lasers, je ne sais pas quelle crédibilité a t-il, si c'est fiable, si c'est viable en attendant on en parle... Ils se désintègrent en rentrant dans l'atmosphère et ne peuvent tomber intégralement."

A voir aussi les pages sur ce Festival de Cabourg et notre rencontre avec Richard Berry

Les échos du Festival de Cabourg

Toute reproduction, représentation, traduction ou adaptation, qu'elle soit intégrale ou partielle, quelqu'en soit la propriété, le support ou le média, est strictement interdite sans autorisation de l'auteur - Copyright sur toutes photos de l'auteur.

© Tous droits protégés et copyright